Forêt Noire - Poule et Coq

Certes, la petite cité au cœur de la Forêt-Noire est très coquette avec ses belles façades et ses ruelles. Mais si peu de gens connaissent son nom, nombreux sont ceux qui savent que c’est la « ville de la volaille ».

C’est ici qu’a été créé le motif qui allait faire le tour du monde : une petite poule noire et son coq sur fond jaune et bordé de vert. C’était en 1898. Bien que destinée aux enfants, la vaisselle ornée de ce motif célèbre se retrouve sur les tables familiales et de restaurants dans le monde entier !
Plus de 222 ans après l’allumage de ses fours, la manufacture de Zell fait de la résistance !

Reprise il y a une dizaine d’années par un jeune entrepreneur - qui a également su insuffler une nouvelle dynamique à la cristallerie Dorotheenhütte à Wolfach, la manufacture est partie à la conquête de nouveaux marchés, d’une nouvelle clientèle. Son point fort : le souci constant de la qualité, la création de quelques nouveaux décors épurés et le maintien du motif qui fait la renommée de la manufacture ! «Hahn und Henne, coq et poule, est un motif culte, se réjouit Ralf Müller. Notre faïence résiste au micro-onde et au lave-vaisselle, les glaçures sont écologiques. La qualité dépend de la matière première et nous gardons évidemment secrète la recette de notre mélange de l’argile, du kaolin, du feldspath et du sable de quartz !»
Lors d’une visite guidée (en français !),

on peut observer les artisans au travail, découvrir des machines anciennes toujours en activité et apprendre tout sur la fabrication de cette vaisselle qui a su s’adapter à son temps sans renier avec ses traditions !
L’argile liquide est coulée dans des moules (faits sur place) doubles (le guide vous expliquera pourquoi !). Chaque pièce doit ensuite être reprise à la main pour en enlever la moindre aspérité.

Pour les bols, une drôle de machine assure le lissage par une multitude de petites éponges. Après l’application manuelle des anses (une personne arrive à en faire 1 000 par jour), les pièces sèchent doucement à l’air pendant au moins deux jours avant une première cuisson à 1 080 °C. Au bout de 17 heures, les pièces sont peintes (à la main), et plongées, une à une, dans un bain de vernis avant de repasser au four pour 19 heures de cuisson à 1 135 °C.
Le guide explique pourquoi les couleurs sont (et restent) aussi éclatantes, montre comment chaque pièce est contrôlée à la main et au son.
Dans une petite salle, les quatre peintres décoratrices se relaient pour travailler en direct.

Avec un petit gabarit (fait également sur place), elle applique le motif principal avant de peindre à main levée tous les décors. « Ça va relativement vite, explique Erika Börsig qui aide aussi les visiteurs à décorer leur propre tasse ou assiette (contre paiement). «Il faut compter environ 2 minutes pour décorer un bol.»
«Nos peintres suivent une formation dans un institut spécialisé, là où vont aussi les apprentis des célèbres manufactures de porcelaine comme Meissen. Et elles se placent parmi les premiers,» se réjouit Ralf Müller qui travaille avec des jeunes designers pour des motifs plus contemporains, susceptibles de plaire à la nouvelle génération.

Poule et coq picorent maintenant aussi sur des assiettes à pizza, des tasses à expresso et une multitude de pots et bols divers.
Le magasin d’usine est une source de tentation !
Le musée vivant retrace l’histoire de la fabrication de la vaisselle en céramique à travers des pièces rares. Des mouleurs expliquent leur travail.

Vidéo : Fabrication d'une assiette

Vidéo : Fabrication d'un bol

Vidéo : Décoration d'une assiette