Dernière édition : 31 janvier 2023
De l’extérieur, rien de particulier. Mais il suffit de baisser les yeux vers le tapis sur lequel on est en train de taper les bottes avant d’entrer : il n’y pas ces jolies fleurs alpestres qui y figurent, mais une … girafe coiffée d’une couronne de fleurs. Sitôt l’entrée franchie– gardée par deux statues de chien portant des boules de Noël en guise de collier – une sculpture de cette même girafe accueille les visiteurs. Car dans cet hôtel vénérable, la mascotte n’est ni un chamois, ni une marmotte mais une gracieuse girafe coiffée d’une couronne de fleurs ! Ne me demandez surtout pas pourquoi, je n’en ai pas la moindre idée !
Un bestiaire tout aussi exotique et qui surprend dans un hôtel montagnard, se promène sur les murs de la salle du restaurant. Flamands rose et oiseaux de paradis semblent virevolter dans une végétation exotique alors qu’au-delà des fenêtres la tempête de neige fait rage.
Ces petites touches insolites se déclinent dans toute la maison, rendant immédiatement de bonne humeur.
Les 62 chambres, toutes différentes, n’y échappent pas. Toutes sont aménagées avec beaucoup d’amour du détail sans les surcharger. Au contraire, un certain « dépouillement » permet de tout mettre en valeur : le magnifique tapis sur le plancher en bois, les lourds et beaux rideaux, les vieux fauteuils confortables, le secrétaire ancien en bois, la tête du lit en tissu imprimé aux motifs orientaux sans oublier les poissons faisant office de robinets dans la salle de bain.
Sur la table de nuit, une boîte surprise nous attend : le kit parfait pour passer une nuit d’amour parfaite : un cachet pour digérer la fondue, des bonbons pour une haleine fraîche, un préservatif, des bouchons pour les oreilles pour ne pas entendre ronfler l’homme après l’effort, et un masque pour les yeux pour sombrer sereinement dans un sommeil réparateur. Nous, ça nous a bien fait rire et nous avons fait bon usage de (presque) tout le contenu. Dommage, ce clin d’œil plein d’humour avait offusqué certains clients fidèles…
C’est probablement ce mélange de genres qui donne tout son charme à l’hôtel Edelweiss , du mobilier ancien rénové avec amour, des magnifiques tissus genre Toile de Jouy, et puis, là où on l’attend pas, un accessoire insolite.
« L’hôtel a toujours été un peu à part, explique Irmgard Wiener qui gère l’établissement avec son époux. C’est ainsi que, dans les années 80, il était réputé pour son grand club au sous-sol, le premier remonte-pente à Zürs se trouvait juste à côté.
S’il n’y a guère plus de fêtes débridées au sous-sol – pour préserver le calme des clients -, on ne s’y ennuie pas pour autant. Après un verre d’après-ski au bar – essayez d’avoir une place devant la grande cheminée, sinon les canapés et fauteuils profonds sont très confortables aussi – rechaussez vos bottes pour rejoindre le Flexenhäusl pour y déguster d’abord une fondue copieuse (plusieurs sortes de viandes, des légumes) avant de vous laisser entraîner par la musique et de danser sur les bancs et les tables. Le soir, c’est d’ailleurs réservé aux adultes (il vaut mieux, vu le niveau sonore de la musique).
Le Flexenhäusl fait partie des trois restaurants de l’hôtel Edelweiss. « L’officiel » -là où les flamands roses se baladent sur la tapisserie) propose aux clients qui sont en demi-pension un menu en 4 plats à choisir librement sur la carte. Ce qui est plus qu’appréciable.
Le troisième restaurant est devenu légendaire alors que c’est seulement le deuxième hiver qu’il accueille ses hôtes. Le « TIAN Bistro am Berg » décline l’univers végétarien-végan de Paul Ivic au cœur de la montagne. Le TIAN à Vienne de Paul Ivic est le seul restaurant végétarien en Autriche récompensée depuis 2014 d’une étoile Michelin et de quatre toques au Gault et Millau. Même pour des amateurs de viande, le dîner est un ravissement. Son concept : un menu à partager. Tous les plats arrivent sur la table (un peu comme les mezzes grecs) et chaque convive se sert à sa guise. C’était tout simplement délicieux. Des assiettes joliment dressées avec des légumes et fruits savoureux et goûteux.
Un petit spa avec sauna, hammam, des massages et des soins de physiothérapie permet de récupérer après une journée au ski.
L’hôtel est d’ailleurs idéalement situé à quelques pas des remontées mécaniques. Le bus local (gratuit) qui fait la liaison avec le centre de Lech et qui permet de rejoindre d’autres pistes, s’arrête juste en face de l’hôtel.
Car la plupart des clients de l’hôtel viennent évidemment pour dévaler les pistes de la station réputée de Lech-Zürs, lieu de rencontre des riches et élégants mais aussi d’amateurs de sports d’hiver. Le village est situé au cœur de l’Arlberg et ses domaines skiables reliés : 300 km de pistes de ski alpin, 200 km pour le freeride. Les non-skieurs trouvent leur bonheur sur les nombreux parcours de randonnée hivernale.
RESERVER
Hotel Edelweiss, Irmgard et Karl Wiener, ZürS 79, A-6763 Zürs am Arlberg, tél. +43 5583/2662, www.edelweiss-arlberg.at
GOÛTER
Le bar de l’hôtel est réputé pour les cocktails proposés par Patrick Fender et son équipe. J’ai craqué pour le Pornstar Martini, qui ne contient pas une seule goutte de Martini. Il est à base de fruits de la passion, de vodka aromatisée à la vanille, de Passoa, de jus de fruit de la passion et de jus de citron vert. La petite touche finale ? Du champagne et un demi-fruit de la passion dans le verre.
INFOS
https://www.lechzuers.com/de