Dernière édition : 19 septembre 2016
Sur le site des rochers Hopewell, à marée basse, on peut marcher au fond de l’océan (sans attirail de plongée) et, quelques heures plus tard, faire le même trajet à bord d’un kayak ! L’incessant mouvement de l’eau a sculpté les rochers, leur donnant des formes surprenantes.
C’est la première étape de notre périple à travers cette province canadienne encore trop peu connue.
Une courte balade de 15 minutes à travers la forêt silencieuse nous mène à la plage des Demoiselles.
C’est des marins français qui lui ont donné ce surnom : aperçues depuis leur navire, les formations rocheuses auraient ressemblé à de gentes demoiselles. Pour nous, elles évoquent plutôt des … éléphants….
Ce matin, par mauvais temps, on s’y croirait seul au monde.
La faim, ou plutôt une irrésistible envie de déguster un homard, nous fait remonter vers le centre d‘interprétation et sa cafétéria. Et oui, dans le Nouveau Brunswick, le homard ne se déguste pas (seulement) dans les restaurants gastronomiques, mais dans n’importe quelle gargote. Entier, en club-sandwich, en burger, en omelette, en salade….
Dans le petit musée attenant, nous apprenons tout sur la formation de ces impressionnants rochers, le phénomène des marées. D’excellentes vidéos montrent le site au fil des saisons.
L’après-midi nous avons rendez-vous avec Pierre, guide passionné par le site : « L’histoire de la planète est contenue dans ces pierres et elles nous racontent cette mémoire qui remonte à 340 millions d’années…
Ici, on ressent le mouvement de l’eau, l’influence de la lune, des éléments… Imaginez : une seule marée dans la baie de Fundy, cela représente 160 milliards de tonnes d’eau, cela correspond au volume des chutes de Niagara sur une période de deux ans ! Et il y a deux marées par jour ! » Pierre est intarissable en nous menant, sous une pluie battante, par-dessus un enchevêtrement de rochers qui, d’ordinaire, sont cachés par l’eau de la mer.
Comme il ne fait « que » pleuvoir et qu’il n’y a pas de vent, la sortie en kayak est maintenue. En attendant que la marée haute recouvre à nouveau le fond de l’océan, nous nous réfugions dans notre voiture afin de sécher un peu.
Notre patience est récompensée : la pluie s’arrête ! Encadrés par trois moniteurs, notre groupe s’élance sur l’océan, au moins 7 mètres au-dessus du fond que nous avons foulé des pieds quelques heures plus tôt ! Seule une partie des rochers émerge de l’eau, les rendant méconnaissables ; nous avons du mal à retrouver l’éléphant, les amoureux… Au fil des millénaires, cette action incessante de l’eau creuse patiemment les rochers. Ainsi l’éléphant a perdu sa tête l’hiver dernier …. Au grand dam de Pierre…..
Une petite surprise nous attend près de la plage des Demoiselle, bien recouverte par l’eau : les premiers oiseaux migrateurs venaient d’arriver. Pendant trois semaines, ils vont se délecter des minuscules crabes, triplant leur poids, avant d’entamer leur long voyage vers des cieux plus cléments pour y passer l’hiver. Nous étions tellement surpris d’être entourés par une nuée d’oiseaux que nous n’avons pas eu le reflexe de prendre la photo ! Désolés !
Le parc de Hopewell Rocks se trouve au sud-est du Nouveau Brunswick, sur la côte est de la baie de Chipoudy. La ville de Moncton n’est qu’à une cinquantaine de kilomètres.
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