Dernière édition : 12 août 2018
Un « douanier » filtre l’accès à ce drôle de pays qu’est l’île-aux-puces. Attention, mieux vaut être préparé à tout !
Comment ? Vous ne savez pas qui est la Sagouine ? « C’est tout simplement une femme de ménage. Mais aussi une tireuse de carte, et, parfois, une femme de petite vertu », explique avec malice Maria Gélas, la « bootleggeuse » qui tient le bar de l’île-aux puces.
Un bar où il fait bon déguster une p’tite mousse en écoutant de la musique même si l’histoire de ce village de pêcheurs se situe au temps de la prohibition. L’occasion de goûter, peut-être, une flacatoune, une bière de fabrication domestique.
C’est l’écrivaine Antonine Maillet qui a donné vie à la Sagouine, cette femme si attachante au franc-parler.
Sur l’île-aux-puces, un (tout petit) musée est dédié à la dramaturge et romancière acadienne Antonine Maillet, née à Bouctouche en 1929.
Son œuvre a été distinguée de nombreux prix, dont le Goncourt en 1979 pour Pélagie-la-Charrette.
Mais c’est probablement son livre La Sagouine qui connaît le plus grand succès. Des tranches de vie de cette Acadienne, qui fait revivre l’histoire de son pays avec des mots truculents, pertinents mais beaucoup de poésie. Chaque été, depuis plus de 25 ans, elle anime ce petit pays imaginaire où il fait bon vivre.
D’autres personnages échappés tout droit des livres d’Antonine Maillet vivent sur l’île où ils entraînent les visiteurs dans un voyage dans le temps : Citrouille, Peigne, Pierre à Pitre, Ben à Bélonie ou encore les Chicaneuses, Zélica et Séraphine . Chaque fois que les deux voisines se voient la chicane pogne !
Facétieux, ils aiment impliquer le public dans leurs chamailleries. Parmi la centaine de spectateurs, aucune idée pourquoi son choix s’est porté sur moi. Mais, le ridicule ne tuant point, je me laisse entraîner dans ce tourbillon fait de musique et de sketches farfelus. Et puis, faire rire de bon cœur les autres, c’est beau, non ?. (video)
Pas facile par contre de toujours comprendre le langage coloré et truculent des comédiens !
Quelques maisons en bois colorées invitent à la visite.
Parmi elles, la shed à Gapi, ce « ramasseur » qui a collectionné tout un fourbi pendant ces voyages
La maison de la Sainte
L‘échoppe du barbier
Sans oublier le phare
Au Pays de la Sagouine, on se soucie moins de l’histoire des Acadiens que de leur culture. La musique y est omniprésente. Avec un peu de chance, on peut même participer à un atelier pour apprendre à manier cette drôle de cuillère qui permet de battre le rythme.
La saison est rythmée de spectacles, de concerts, de souper-théâtre, de théâtre pour les enfants. Le soir, c’est à regret qu’on quitte l’île-aux-puces ! Heureusement que, sur la terre ferme, la soirée se poursuit encore avec tous les musiciens sur la terrasse à Hert.
Pendant tout l’été, c’est un tourbillon de fêtes et de musique dans ce pays imaginaire dans la commune de Bouctouche.!
Les habitants vous accueilleront à bras ouverts : « On est ben bénaise de vous ouère ! »
Bin oui, l’accent n’est pas toujours facile à comprendre.
Pays de la Sagouine
De fin juin à début septembre
57, rue Bouctouche
www.sagouine.com