Dernière édition : 19 février 2014
Si certains pays peuvent très bien s'admirer à travers de beaux livres d'images, l'île « où les dieux passent leurs vacances », doit être vécue.
Il faut la voir, la sentir, la toucher, l'humer, l'écouter, la goûter. Sans avoir « vu » Chypre avec ses cinq sens, on ne peut pas comprendre pourquoi Aphrodite a choisi justement ce coin, beau parmi d'autres, pour naître. Tout le long de la côte, l'eau de la mer change de couleur. Toutes les teintes du bleu y passent, au point qu'on croirait qu'une main malicieuse y a ajouté des colorants !
Comme le bleu de la mer, l'île change de couleur au fil des saisons. Au printemps, elle est couverte du voile mousseux de la floraison des amandiers et cerisiers, des cyclamens, orchidées, anémones et autres fleurs qui font le bonheur de tout botaniste. Sur les routes, des camionnettes chargées d'oranges, de citrons, de pamplemousses, de bananes.
Le printemps à Chypre, c'est la douceur de vivre par excellence. C'est l'occasion de faire belles rencontres à condition de partir hors des groupes organisés. Les adorateurs de soleil et de sable trouvent leur bonheur dans la région de Larnaca (où se trouve également l'aéroport), d'Aya Napa ou de Protaras. C'est dans le sud-est de l'île que les complexes hôteliers misent à fond sur les joies de la plage et du divertissement.
C'est aussi dans cette région qu'on mange le meilleur poisson, et surtout dans le minuscule port de pêche de Potamos. Bien caché, il faut faire attention de ne pas louper l'embranchement qui mène vers ce hameau (sur la route de Larnaca à Agia Napa). Dans un virage à gauche se trouve la taverne d'Andres Nicola. Même à 3 h de l'après-midi, on peut y manger du poisson frais, arrosé d'une bouteille de vin blanc, Arsinoe 32.
La vie est belle, et on oublie le temps qui passe. On se contente de contempler le joyeux capharnaüm des petits bateaux de pêche qui se balancent doucement devant la terrasse.
Quelques mètres plus loin, une petite église dans un champ de marguerites jaunes, et, juste derrière une plage de sable.
Premier arrêt obligatoire, le long de la côte, Larnaka, avec sa promenade de bord de mer qui lui confère un air de Côte d'Azur. Ici, dans l'ancien royaume Kition, vivait Saint Lazare après sa résurrection. Vous ne le croyez pas ? Si si, dans la magnifique église qui porte son nom, on peut adorer son .... Cerveau.
Les pèlerins musulmans, quant à eux, prennent le chemin de la mosquée Hala Sultan Tekesi située, comme dans un décor de film, dans une palmeraie au bord d'un lac salé, peuplé en hiver et au printemps de milliers de flamants roses.
Mesdames, méfiez-vous du gentil vendeur d'amandes grillées ! Sous prétexte de vouloir vous faire goûter, le vénérable vieillard vous aura collé un baiser bien gluant !
Les amateurs d'art suivent la route vers le village de Kiti et son église Angeloktisti du XIe siècle. Elle est construite sur les ruines d'une basilique paléochrétienne, dont l'abside comporte une remarquable mosaïque du VIème siècle représentant la Vierge Marie avec l'enfant entre deux anges, une des plus belles pièces de l'art byzantin.
Au sud de l'île, Limassol. A première vue, la ville n'incite pas à la visite : trop grande, trop de constructions. Sur des kilomètres interminables, elle s'étire le long de la mer. Mais c'est aussi sur des kilomètres que court la promenade, que les plages municipales très propres invitent à la baignade. A quelques pas du front de mer, le vieux quartier invite à la flâner entre ses échoppes d'artisans, boutiques et restaurants. C'est ici, au château qui se visite, que Richard Cœur de Lion aurait épousé sa Bérénice.
L'ordre des templiers était installé à quelques kilomètres, au château de Kolossi (une tour fortifiée) où il se consacra à la production viticole.
Pas très loin de là, la cité-royaume de Kourion surplombe la côte. Des mosaïques et installations diverses racontent la vie de ses habitants et témoignent de l'ingéniosité des constructeurs du Ve siècle. A faire absolument : assister à une représentation de théâtre ou de musique dans le beau théâtre gréco-romain, avec la mer en arrière-plan. Même en grec, c'est un régal !