Dernière édition : 16 juin 2016
1515. à la tête de son armée, François Ier part à la conquête de l’Italie. C’est là, âgé de tout juste 21 ans, il rencontre l’homme qui incarne le raffinement de l’art italien, le génie mais aussi l’image d’un père, Léonard de Vinci. Séduit par la magnificence de l’architecture, des jardins, de l’art de vivre, François Ier propose à Léonard de Vinci de s’installer en France.
Mais il faudra attendre la mort du mécène de l’artiste et la concurrence toujours plus forte de peintres comme Raphaël pour décider Léonard d’entamer ce grand voyage.
1516. Après trois mois de voyage, l’artiste arrive à Amboise, avec toutes ses possessions.
Dans ses bagages, la Joconde acquise par François Ier. Le roi l’installe dans le petit château du Clos Lucé, à quelques pas du château royal. Ici il était libre de penser, de vivre, de travailler. En seulement trois ans, il marque profondément son entourage dans les domaines de la peinture, de l'architecture mais aussi de la philosophie. Également excellent scénographe, il concevait les grandes fêtes royales avec des décorations somptueuses, des feux d’artifice, des reconstitutions de batailles.
Le grand manoir du Clos Lucé, est entièrement dédié à son plus illustre occupant qui y a œuvré pendant trois ans. Ses pensées s’affichent aux murs. Lors de la visite des appartements, on apprend que la pièce préférée de Leonard de Vinci était la… cuisine (il était végétarien). Mais les pièces qui intéressent le plus les visiteurs, se trouvent au sous-sol.
L’ancien garde-manger est dédié à nombre de ses inventions couchées sur papier, à des maquettes des machines de guerre conçues à la demande du roi alors que lui était pacifiste. Nombre de ses inventions sont représentées par des maquettes réalisées par IBM d’après le codex de Leonard. On y trouve aussi bien un modèle de bouée de sauvetage, un appareil pour respirer sous l’eau, un bateau à aubes, une vis d’Archimède pour monter l’eau… C’est là qu’on saisit toute l’étendue du génie de cet artiste et homme de science.
Dans le parc, plusieurs de ses inventions fonctionnent. Pas la machine volante suspendue dans les airs, mais bien la vis d’Archimède et même le fameux pont de la Corne d’or, à une taille infiniment plus modeste que l’original souhaité par le sultan Bajazet II. En 1502, l’artiste dessine un grand pont d’une portée de 360 mètres censé enjamber la corne d’or, reliant ainsi l’Europe à l’Asie.
514 ans plus tard, il a fallu 3 500 heures de travail à une équipe de 30 professionnels pour réaliser cette œuvre symboliquement dans les jardins du Clos Lucé.
Mais le jardin du clos Lucé a encore une autre particularité : il réunit une grande partie des plantes figurant sur des croquis laissés par Leonard : l’étoile de Bethléem, le cyclamen étalé, la barbe-de-bouc ou encore des astilbes.
Ses échanges avec François Ier sont fréquents. Un sous-terrain entre le château d’Amboise et le clos Lucé aurait permis aux deux hommes de se rencontrer en toute discrétion.
Et c’est au château que Leonard de Vinci est inhumé. Sa sépulture est visible dans la chapelle Saint-Hubert.
Amboise a été château royal pendant 150 ans. C’est Charles VIII qui a fait construire des appartements, la chapelle et deux tours cavalières qui permettaient aux carrosses et aux cavaliers de relier la ville aux terrasses du château situées au-dessus.
Après le retour de la Cour à Paris, le château a servi de prison d’état. En 1800, toutes les parties en mauvais état ont été démolies.
Seul le logis nord, les deux tours cavalières et la chapelle témoignent encore de sa grandeur.
Chaque vendredi et dimanche, le long de la Loire, se tient l’un des plus grands marchés de la région, désigné l’an dernier comme « marché préféré des Français ».
À faire aussi en famille : embarquer sur un bateau promenade, visiter l’aquarium du Val de Loire, le parc animalier de la réserve de Beaumarchais ou celui des mini châteaux.