Tours et Saint Martin

Il y a 1 700 ans…… naît un certain Martin. La ville de Tours fête le 1700e anniversaire d’un de ses plus célèbres habitants, évêque du diocèse pendant plus de 25 ans et fondateur de l’abbaye de Marmoutier. La belle cité baignée par la Loire et le Cher, invite à un beau périple sur les traces de saint Martin.

Dernière édition : 29 juillet 2016

C’est probablement un des saints les plus connus et les plus populaires. Saint Martin. Qui ne connaît pas l’histoire de ce soldat coupant en deux son manteau pour réchauffer un pauvre hère au bord du chemin ? Mais comment un légionnaire romain est-il devenu évêque à Tours ?

La moitié appartient à l’armée

Les pèlerins et visiteurs qui viennent dans la cité pour célébrer les 1 700 ans de sa naissance, sauront tout sur ce fils d’un militaire romain.

Le petit Martin aurait tant aimé devenir moine mais son père l’a fait enrôler de force dans l’armée romaine. Ses pérégrinations avec la garde impériale l’emmènent près de Tours. Et c’est là qu’il coupe son manteau en deux. Mais pourquoi n’a-t-il pas offert le manteau en entier ? Tout simplement parce que la moitié de la tenue du légionnaire appartenait à l’armée et lorsqu’il peut enfin quitter le service deux ans plus tard, il rend ce demi-manteau à l’armée !
Ce n’est qu’une des nombreuses anecdotes distillées avec beaucoup de passion par les guides de la ville.

L’été de la Saint-Martin

Le saint homme n’aimant pas la ville, il a préféré s’installer à la campagne où il fonda l’abbaye de Marmoutier d’où il rayonnait pour accomplir ses miracles. Pour ne pas être dérangé sans cesse, des oies vivaient sur le site, annonçant à grands cris la venue de visiteurs - d’où la tradition dans certains pays de manger des oies en novembre, lors de la Saint-Martin. Ce n’est que par ruse que les Tourangeaux ont pu attirer saint Martin à Tours pour l’y sacrer évêque.

Très épique aussi, la dispute autour du corps de l’évêque que les Tourangeaux ont tenu à ramener chez eux. Ils n’ont pas hésité à voler le corps. Pour qu’ils puissent remonter le cours de la Loire gelée, Dieu aurait réchauffé la terre. Et voilà l’été de la Saint-Martin !
Sans oublier l’histoire de ce petit oiseau insignifiant devenu le magnifique Martin-pêcheur… Magali, guide de la ville de Tours, est incollable sur tout ce qui concerne le saint homme, son âne et la vigne.

Symbole du partage

L’histoire de la ville est étroitement liée à celle de son saint reconnu par le conseil d’Europe comme «personnage européen, symbole du partage». Si Tours devient capitale en 1440, c’est aussi grâce à lui : Louis XI s’y installe avec sa cour en se plaçant sous la protection de saint Martin. «Et l’armistice a été signé le 11 novembre, raconte Magali. Vous voyez que l’histoire continue !»
La visite de la ville est émaillée de références à Saint-Martin.

Tours03

La construction de la cathédrale saint Gatien, 1er évêque de Tours, fut commandée par Martin qui l’avait dédiée à saint Maurice, un de ses compagnons d’armes. Dans des niches autour du portail, on remarque des pierres intégrées en attente d’être sculptées… Une autre particularité : des vitraux teintés dans la masse visibles de l’extérieur : on y voit le pape Benoît émergeant d’une masse bleue représentant des enfants, symboles de l’Église de demain.

Avant d’arriver à la Basilique Saint-Martin, deux tours témoignent de l’emplacement de l’ancienne église collégiale du XIe siècle, abritant la tombe du saint. Vandalisée pendant la guerre des religions puis la Révolution, ses voûtes se sont effondrées. Et entre les deux tours restées debout, une rue a été aménagée ! Des pavés au sol indiquent l’emplacement de l’ancienne église.

Entre 1886 et 1902, une nouvelle et impressionnante basilique est érigée. Sous son chœur, elle abrite le tombeau de saint Martin qui attire toujours de nombreux pèlerins. Beaucoup viennent à pied, empruntant les chemins « Martiniens » qui passent sur plus de 5 000 km à travers de nombreux pays européens. En Touraine, c’est la via Sancti Martini.