Samedi soir, on danse

Il est fort probable que vous n’ayez jamais entendu parler de Dollon, petite commune à une quarantaine de kilomètres du Mans. Elle abrite pourtant un véritable joyau qui réjouit les visiteurs de tout âge : le musée de la musique mécanique.

La modeste devanture dans le centre de Dollon cache une véritable caverne d’Ali Baba.

L’entrée se fait par l’ancien bistrot du village, resté dans son jus des années 30 et où l’on s’installe volontiers pour boire un verre. Mais après la visite afin de ne pas chambouler le planning des guides.

Le bistrot donne accès au musée de la musique mécanique qui regroupe la surprenante collection de Philippe Corbin.

Enfant, il fut tellement fasciné par un de ces instruments magiques qu’il leurs voue une véritable passion durant toute sa vie. C’était un Ariston, fonctionnant avec une manivelle et des disques en carton que le père de sa grand-mère avait ramené de l’exposition universelle de Paris en 1900.

Au fil des années, il a réuni des centaines d’objets-instruments. Véritable touche- à-tout, tailleur de pierre, électricien, réparateur de radio, accordeur de piano, il les a tous réparés. Comme cet orgue de danse provenant d’un bistrot en Belgique complètement encrassé par la fumée des cigarettes et avec 500 cartons de morceaux de musique différents.

 En 1995, il a ouvert son petit musée avant de le céder à la communauté de communes des Vallées de la Braye et de l’Anille.

Le musée regroupe plusieurs centaines d’instruments de musique mécanique de 1800 à nos jours, tous réparés et remis en marche par Philippe Corbin. Ici, point de présentation muséale aseptisée mais un univers ludique, chaleureux. L’instrument le plus vieux du musée, une serinette de 1790 !

Dans la grande salle, d’impressionnantes machines font revivre les bals d’antan : orgue de danse, orgues de barbarie, limonaires, pianos mécaniques.

Peut-être que le guide vous laissera jouer du bastringue au son tellement typique des saloons du far ouest ? Vous ne jouerez pas avec les mains mais avec les … pieds qui impriment la vitesse de l’interprétation !

Un coup d’œil derrière les coulisses dévoile la complexité de ces mécanismes.

Des centaines de partitions sous forme de cartons perforés s’empilent à l’arrière. En se pliant et se dépliant, les trous se transforment en sons, c’est magique !

Dans la salle des vitrines, sont exposés des phonographes et toutes sortes de petites boîtes à musique.

Cette visite à la découverte de l’évolution de la musique mécanique se termine avec des scopitones et des juke box. Sans oublier des instruments actuels, comme des accordéons mécaniques et une batterie bluetooth !

Une visite qui allume des étoiles dans les yeux des visiteurs dont certains ne résistent pas à esquisser des pas de danse sur le parquet!