Gruyère Bienvenue dans l’antre d’Alien (Giger)

En arrivant dans le paisible village, on pense d'abord : fromage. Evidemment. Et on commence la visite dans la fromagerie pour suivre tout le processus de la fabrication du gruyère. Après une petite dégustation et quelques emplettes, grimpons la rue vers le village médiéval et son château, situés sur un éperon rocheux. La visite s'annonce bucolique, un brin romantique.

Et là, surprise : après avoir passé le porche qui mène aux châteaux, des créatures étranges indiquent l'entrée d'un musée non moins étrange : celui de l'artiste suisse Hans Ruedi Giger, créateur d'Alien. Impossible pour les fans de Ridley Scott de continuer leur chemin, il faut entrer. L'ambiance les plonge dès l'entrée dans l'univers un peu glauque d'Alien, sorti tout droit de l'imagination débordante et angoissante de son créateur. Une réalisation qui lui a valu un oscar hollywoodien.

L'ambiance est créée dès l'entrée, tout est dans des tons noirs et gris. Même le sol et les murs méritent le coup d'œil !

Une des premières salles est dédiée à l'œuvre qui a rendu HR Giger célèbre dans le monde entier : l'extraterrestre Alien et son univers angoissant. Tandis que les visiteurs étudient attentivement les dessins extrêmement détaillés, une créature terrifiante les guette depuis le plafond...
Les fans d'Alien restent toutefois un peu sur leur faim : il manque une vidéo et/ou une séquence de photos sur le «making of » de la fameuse saga. Mais c'est un musée HR Giger et non pas d'Alien...

Plus loin, un rideau rouge dissimule un espace avec des œuvres très « osées ». Les femmes tiennent d'ailleurs une place importante dans les œuvres d'HR Giger. Mais derrière leurs silhouettes séduisantes et leurs beaux visages se cachent souvent des êtres pervers et destructeurs.
Le tableau holographique de Species, un autre univers de futur fantasmagorique créé par HR Giger pour le grand écran, est saisissant. Les moyens d'expression et l'œuvre de l'artiste suisse sont immenses. Dessins, peintures (à l'huile, à l'encre, à l'acrylique), sculptures, mobilier extraterrestre révèlent un univers surréaliste, terrifiant, érotique. D'une pièce à l'autre, toujours dans la pénombre, la visite se poursuit, ne laissant personne insensible devant ces tableaux qui évoquent les angoisses de notre temps, les guerres, l'absurdité de la condition humaine avec toutes ses souffrances.

Giger marie le corps humain aux machines. Deux entités tellement imbriquées les unes dans les autres, qu'il en résulte des êtres nouveaux, les biomécaniques.
Mais comment ces créatures ont-elles élu domicile dans ce bourg médiéval ?

En 1990, Hans Ruedi Giger est invité à exposer dans le château de Gruyères. L'artiste tombe sous le charme du village paisible et, lorsque, quelques années plus tard, le petit château St Germain est mis en vente, il l'achète. En 1998, il y ouvre son musée HR Giger. C'est aussi un peu la réalisation d'un rêve d'enfant : posséder un château.