Dernière édition : 18 février 2016
Lorsque la neige fait défaut dans les Vosges et en Forêt-Noire ou lorsque les congés sont épuisés, nombreux skieurs prennent la route vers les stations suisses les plus proches. En partant à 7 h, ils sont au pied des pistes à l'ouverture des remontées mécaniques.
Depuis le mois de décembre, et l'ouverture du Titlis Xpress, il ne faut plus que 16 minutes pour rejoindre le glacier (au lieu de 30).
Comme les nouvelles cabines ont une capacité de transport de 2 400 personnes par heure contre 1 600 auparavant, le temps d'attente est singulièrement réduit. À l'arrivée à mi-hauteur, au Stand, tout le monde se précipite vers le fameux «Rotair» (une télécabine qui fait une rotation complète pendant le trajet) pour rejoindre le glacier : tous veulent être parmi les premiers à tracer dans la neige encore vierge. Un hors-piste toléré entre le Titlis et le Stand.
Si les pistes sur le glacier sont faciles, la descente vers le Stand sur la petite piste de liaison est difficile. Mieux vaut être bien entraîné pour s'y aventurer.
Toutes les pistes, assez raides et étroites, du domaine du Titlis exigent d'ailleurs une bonne pratique du ski. Les débutants se contenteront de faire cette belle montée rien que pour le panorama, la traversée de la grotte de glace et du cliff walk, impressionnant pont suspendu.
Avant d'affronter le froid mordant, direction la grotte de glace, creusée au cœur du glacier.
L'ambiance y est unique (surtout quand il n'y a pas de groupe de touristes enthousiastes), dans les entrailles d'une glace millénaire rayonnant d'une lueur bleutée... Cette grotte n'a pas été aménagée uniquement à des fins touristiques : l'air froid qui y est injecté en été, sert à préserver le glacier.
Justement, il est temps de le contempler de plus près ! En sortant, un panorama impressionnant s'offre aux yeux : des sommets partout où le regard se pose, émergeant de la mer de brume. Des panneaux interdisent de s'aventurer n'importe où : «attention crevasses».
Résistant au vent, skieurs et visiteurs grimpent les quelques mètres pour rejoindre le cliff walk, ce pont suspendu entre deux pics. De là, la vue n'embrasse que des montagnes, des sommets sans fin. Parmi eux, une formation bizarre ressemble à un... Bouddha géant. Raison de plus pour les nombreux visiteurs indiens, d'appeler le Titlis «holy mountain», la montagne sacrée (voir ci-dessous).
Tandis que les skieurs expérimentés se lancent sur la piste bosselée pour rejoindre la station intermédiaire, tous les autres reprennent le Rotair afin de profiter, encore une fois, du spectacle panoramique.
Mais Engelberg permet aussi aux skieurs moins expérimentés de se faire plaisirs. Près du Titlis, le domaine du Jochstock, offre des pistes plus larges, nécessitant moins de technique. Un train à crémaillère, Angel Eye, monte les débutants à la Gerschnialp. C'est aussi là que se trouve un beau domaine nordique.
L'autre domaine de ski d'Engelberg, le Brunni, est un petit paradis pour les enfants. Et les «hyper débutants».
En bas de la station, près de l'abbaye bénédictine, la «Klostermatte», accueille tout un ensemble de tapis, de petits remonte-pentes. C'est là que les parents apprennent à skier aux tout-petits, que les débutants tentent leurs premières descentes.
Des télécabines montent les familles sur les hauteurs de la montagne ensoleillée d'Engelberg. Là, le Yetipark est parfait pour passer une journée dans la neige : plusieurs mini-pistes attendent les petits pour skier, faire de la luge, des transats permettent aux parents de prendre le soleil tout en surveillant les jeunes skieurs en herbe.
D'autres passent par le Yetipark pour louer une luge et monter plus haut, jusqu'à la Brunnihütte et le Schonegg. Quant aux skieurs débutants, ils y trouvent quelques pistes à dévaler en toute confiance.
Il était une fois. Un certain Konrad von Seelenbüren voulait faire construire un monastère. Mais où ? Des anges lui auraient enjoint de prendre son bœuf et de se mettre en route.
La brave bête est alors allée au fond d'une vallée pour s'arrêter dans un pré au pied d'une magnifique montagne, le Titlis. Konrad fait donc construire son monastère ici, sur la Ochsenmatte, le pré du bœuf, avec des moines venus de Muri.
En réfléchissant à nom à donner à leur monastère, Konrad et les moines ont eu une vision : des anges chantaient au sommet du Titlis. Et voilà la naissance du monastère Engelberg, les anges de la montagne. Et de la légende de «holy mountain», de la montagne sacrée si chère aux touristes qui viennent d'Inde (plusieurs films «bollywoodiens» y ont été tournés).
Assez rapidement, les moines bénédictins ouvrent une école et, aujourd'hui encore, les murs du monastère abritent un collège et un lycée.
Au fil des siècles, l'abbaye a résisté aux incendies, aux épidémies, aux révoltes. Une partie de l'impressionnant ensemble peut être visitée. A ne pas manquer, les magnifiques pièces de marqueterie du Père Colomba : la table dans la grande salle baroque, le jeu de dame dans le réfectoire et la salle des vertus aux murs recouverts de représentations de 34 vertus. La plupart de ces tableaux d'exception sont en bois d'érable, de noyer, de poirier mais aussi quelques essences exotiques provenant des missions bénédictines en Afrique.
A voir aussi, la grande église abbatiale et paroissiale dans un très plaisant style baroque. À l'extérieur, une cloche oubliée (elle n'avait pas le bon son) est devenue un peu l'emblème de la fromagerie en contrebas, dans l'enceinte de l'abbaye.
C'est probablement l'unique fromagerie de démonstration installée dans les murs vénérables d'une abbaye ! Au centre de ce joli espace lumineux, des fromagers se relaient pour fabriquer, entre 9 h 30 et 16 h, du fromage frais fourré au chili, à l'ail de l'ours, aux herbes sauvages, etc., mais aussi le célèbre «Engelberger Klosterglocke».
Quelques fromages à pâte dure complètent la gamme que l'on peut déguster directement sur place.
Ce beau projet est né d'une idée de la famille Odermatt qui fabrique ses fromages dans le respect des traditions, avec le lait provenant d'une dizaine de producteurs régionaux. Chaque année, quelque 800 000 litres sont ainsi transformés. Tout le processus est fait à la main. Il ne reste plus qu'à goûter dans le petit restaurant d'où les clients peuvent suivre tous les gestes du fromager!
Ouvert tous les jours, tél. 00 41 638 08 88.
Engelberg, c'est :
Dormir dans un igloo Loin du monde...
En amoureux, en famille, entre amis mais aussi tout seul : pourquoi ne pas passer une nuit dans «l'hôtel igloo» sur les hauteurs du Trübsee. Autour d'un spacieux restaurant, plusieurs «chambres» sont taillées dans la neige. Les murs sont sculptés par des artistes, des sacs de couchage spéciaux sur des fourrures par-dessus la neige assurent une nuit douillette.
Même les toilettes (très surprenantes !) sont à l'intérieur de la structure blanche ! Sans oublier le jacuzzi dans un igloo avec le firmament étoilé comme plafond ! Passer une nuit plus près de la nature, ce n'est guère possible ! Juste à côté, un parc toboggan et le snow Xparc (circuit de quad électrique) permettent de se défouler entre amis.
Musée de la vallée :
Téléphone :+41 41 637 04 14